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 Synopsis: Jacksontown - Watertown

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Adam Reha (Storyteller)
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Adam Reha (Storyteller)


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Synopsis: Jacksontown - Watertown Empty
MessageSujet: Synopsis: Jacksontown - Watertown   Synopsis: Jacksontown - Watertown EmptyJeu 17 Fév - 0:00

La mécanique de la locomotive semblait vouloir se rendre en enfer. Elle produisait un bruit envahissant qui brouillait la voix et donnant la migraine. Filant plein sud sur ce chemin de fer archaïque et totalement enneigée, le chasse-neige improvisé qui avait été fixé au-devant du train tenait bon. Invisible sous la neige, la voie ferrée faisait vibrer les quelques wagons et grincé les poutres métalliques qui soutenaient toute la structure de ce train douteux. La chaleur fournie par la machinerie du moteur fournissait une chaleur éphémère qui était rapidement poignardée par le mordant du froid de cet hiver sans précédent. On s’agglutinait vers l’avant, on tentait de se réchauffer de son mieux mais sans véritable succès. Sans pitié, le froid persistait, s’agrippait à la chair, noircissait des orteils. La panique germait dans le cœur des voyageurs car le givre noir sur les vitres des wagons créait un effet de séquestration impitoyablement puissant. Au-devant du train, même l’omnipotence du soleil des Wastes n’arrivait pas à percer le maléfice de ce blizzard. On espérait arrivait au plus vite mais hélas, plus la distance séparant Watertown de Jacksontown s’effritait, plus le blizzard persistait et plus la probabilité d’une collision prenait de l’ampleur.

En prenant le train, tous avaient espérer avoir vite traversé le blizzard et retrouver la clarté de jour, ou de la nuit, mais aucun de ces espoirs ne s’était accomplis. Le blizzard semblait s’étendre autant sur le paysage que sur le moral des voyageurs et le train sifflait tandis que ces tuyères criaient à tue-tête. Dans le wagon, on prenait rapidement conscience que personne ne savait quand la tempête terminerait et si il serait possible de s’en sortir dans crever. Du même coup, il était impossible de réduire le régime du moteur car le froid allait le tuer si jamais il devait stopper. Démunis de toutes options, les fondateurs de Watertown et leurs suites filaient vers la ville qu’ils avaient érigée et que le salaud Bobby-Joe avait supposément attaquée. Les plus furieux entretenait leurs armes pour faire taire leurs instincts qui criaient gare et les plus paniqués étaient rudoyés. Stopper le voyage n’était pas une option, il fallait serré les dents ! Faisant les quatre cent pas dans les wagons du train, certains tentèrent de gratter les hublots des wagons en quête d’une vue du blizzard, un rayon de soleil plein d’espoir, d’une certitude et soudain CRAAAAAAAAAAAAAAAASH !!!!

Sans prévenir, le premier wagon tangua sur son flanc droit et projeta violemment ses passages sur le mur. Plusieurs heurtèrent les bancs et les tables et les supports à bagages. Le train vibrait sans contrôle et on hurlait avec horreur en provenance de la locomotive : « LE TRAIN A DÉRAILLÉ !!!!!! »

CRAAAAAAAAAAAAAAAAASH ! Dans un roulement de tonnerre, le wagon fit une mise en portefeuilles avec la locomotive et cela fit voler les fenêtres en éclat. Une fois de plus, les voyageurs furent projeter sur la droite et s’écrasèrent avec une force titanesque contre la tôle givré du wagon. Le pauvre wagon fut projeté lui-même en l’air et passa par-dessus le train déchiqueté par le déraillement. Les passager furent lancés vers l’extrémité et tous s’entre percutèrent sans pitié. Finalement, le pauvre wagon, qui tint un instant debout accoté sur le train, bascula dans une ultime chute. Celui-ci alla choir sur le sol et cet impact comprima la carlingue du train, emprisonnant les voyageurs meurtris dans sa structure. La neige pénétra les murs, le vent souffla et le froid mordit de tous ses crocs.

Perdant successivement tous conscience, une main douce et griffée se posa sur les joues des victimes avec le poids d’une aile de papillon et un sifflement sarcastique se détacha du vrombissement du blizzard :

«Ohhhh que…. la neige ….. à.... neigé…… »

Le retour à la réalité ne pouvait pas être plus pesant, la neige qui recouvrait la grande majorité des voyageurs avait le poids de la brique. Le froid avait quelques fois soudé les lèvres des voyageurs. Tentant le plus possible de réaliser l’état de l’horreur, la vision des voyageurs était parfois brouillé par la neige, parfois par le sang. Tous ne répondaient pas aux appels de détresse émis. La locomotive avait déraillé dans les Wastes, au beau milieu du « Nulle part » et avait trainée avec elle les wagons et les voyageurs, certains étaient durement morts. Le silence que requérait cette tragédie était si puissant que même le blizzard paraissait être devenu muet. Les cris de désespoirs déchirait le drame et parsemait l’instant présent comme les traces de sangs omniprésentes et les voyageurs éparpillés, fracturés, déchirés, éventrés.

Il se passa une éternité avant que les moins blessés entreprennent d’aider les autres et cette éternité était une mixture de drame, de douleur et d’impuissance infinie. On tendit des mains, on hissa des toiles, on leva des pans de murs et des poutres. On dénombra les victimes inertes et les estropiés dans la froideur de l’hiver et de la mort tandis que le peu d’espace disponible, dans ce wagon ou le toit était devenu le plancher, ne permettait pas de faux pas. Les uns par-dessus les autres, couverts de toiles et de bouts de manteau, les complaintes de douleurs et de deuil étaient hypnotiques. C’est alors qu’un hululement détacha toute âme vivante de la mélancolie. Par de là la tôle froissée et les fenêtres éclatés, tous virent la silhouette reconnaissable de Mjolnir se tenir droit dans l’hiver. Il gesticulait et pointait vers l’au-delà de cette scène dramatique.

« …SON….TOIT….MAISON….LA...BAS »

Au loin, à quelques kilomètres, pointait du nez une Watertown inhospitalière. Une immense colonne de fumée grisonnait au-dessus de la cité et une odeur de cadavre calciné empestait dans le blizzard. D’un pas décidé, Mjolnir entreprit une course vers sa tanière. Les autres suivirent et portèrent les blessés en direction de la barricade no#7, la seule entrée de la cité. Au fur et mesure que tous les citoyens de Watertown avançaient, l’écho d’explosions et de balles sifflantes semblaient résonner à l’intérieur de la ville. Arrivé à quelques mètres de la clôture, la voix d’un milicien résonna violement du haut de la barricade tout en faisant signe à tous d’entrer rapidement. Quelques coups de feu venant de nulle part attira l’attention des rescapés et les convainquirent d’entrer rapidement dans l’épave de ce qu’était autrefois un bâtiment fortifié.

Il y a quelques années, les légendes louangeaient les ruines mythiques d’une cité perdue surnommé Watertown. Ces légendes étaient essentiellement fondée sur le fait qu’une eau pure et limpide ruisselait au cœur même des fondations de cette ancienne ville. Aujourd’hui, sur le sol de cette même ruine, une multitude de trainée de sang ruisselaient dans neige sous le clair de lune...

Il est fort à parier que les habitants de cette utopie n’auront pas les mêmes légendes à raconter à leurs enfants…
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