Il serait 14h32, si les habitants de ce taudis avaient les moyens de se munir d'un horloge en plastique ou de l'un ce ces cadrans à poignets. J'attend déjà depuis une quinzaine, debout comme un piquet attendant d'être amené à l'échafaud. Une baraque gloake, percée comme une passoire et une porte qui me sépare du balafré, quel décor charmant pour me faire patienter pendant que je rumine ce que je vais bien pouvoir lui baratter comme bobard au patron.
Moi et mes partenaires revenons d'une fouille qui nous avait été mandatée par un gros bonnet de Barter Town. Aucune perte, aucune cartouche utilisée… même pas rencontrés de "Smokers" comme on les appelle. On devrait tous avoir le sourire mais aucun de nous n'avait le coeur à la fête sur le chemin du retour. Certains nous traiteraient de fou faut croire. Bredouille qu'on revenaient… pas les mains vides, sans quoi on aurait mieux fait de jamais se replanter les pieds ici; on a ramassé un déchet qui je l'espère me permettra de sortir d'ici en vie.
C'est avec lui que le patron discute de l'autre côté de la porte, et encore une autre quinzaine que je glande. J'pense que j'en sue sacrement.
La porte s'ouvre, pis on me fait rentrer m'invitant poliment du bout d'un canon. Calvasse, ça regarde pas bien. Bien sur, le balaffré est pas seul, y sont trois avec lui dans la chambre à peine éclairée d'un vie néon instable, 3 mecs que ma soeur aurait jamais même pensé inviter à présenter à la mère, quand j'tais jeune. À terre, au pied d'un plus gros des armoires à glace, se trouve probablement ce qui reste de ce que moi pis mes gars ont ramenés. J'pense qu'il respire encore, j'pas sur. Là… c'est clair, j'sue!
L'boss, assis les 2 pieds sur ce qui lui sert de bureau vient de s'allumer une tope, à côté du cendrier, y a la crowbar qui a du faire jaser l'déchet au sol.
L'balafré : Johny… Johny…….. Johny…. Soit t'as des basoches en stainless, soit t'es camé jusqu'au coude… soit t'as une meilleure histoire à me raconter, parce que le sac à viande que tu m'as ramené, j'pense que son histoire était pas fraiche pis que je peux pas la servir à mes clients…
Faque…. j't'écoute…
Bordel… des couilles d'acier, j'crois pas… défoncé… j'ai pu les moyens… mais l'histoire que je peux lui raconter… c'est qu'y en a pas d'histoire! L'vieux à terre en sang, c'est tout ce qu'on a trouvé… pas de médicament, pas de machine… même pas rien de mangeable; pas une crisse de seringue encore intacte. Pis c'était un hôpital!!!
Johny : M'sieu… c'était vide… pas de mallette à l'endroit où vous aviez dit. Personne… Juste c'te vieux là. Pas de signature d'un autre crew, pis son était d'avance en plus… C't'ait fucking vide. J'vous mentirais pas, vous l'savez… Pis l'vieux, il a tout vu qu'il nous a dit…
Ça y est… c'est le bruit d'une cracheuse, chu mort… non… sit, c'est mes genoux qui s'entrechoquent… Pourquoi j'suis revenu moi; j'ai été con de me laisse convaincre par Frank; il doit être loin dehors l'salop à s't'heure sit…
Calisse, a finit pu de finir sa tope… c moi ou le temps ralentit… ma vie a pas encore défilé devant mes yeux encore, j'pas mort ça veut dire…
L'balafré : Johny… T'es en train de me dire que je vais devoir expliquer à mes boss que des gros ratons-laveurs, des fouilleur de poubelles, ont ramassés leur valise qui était planquée et sécurisée… sans rien déclencher et en enlevant les balises-traçeurs à coup de dents!
Johny : M'sieu…
L'balafré : Pis ces rats là, ils sont pas juste animaux… y en a en métal! C vrai… J'allais oublier que je vais devoir expliquer qu'en plus, maintenant, des ratons ça porte du make-up et que ça saute à la corde à danser!
Johny : …
L'balafré : Bah Johny… J'te souhaite que tu sois capable de me trouver un raton qui danse la claquette d'ici deux jours avec une mallette, pis qu'il va plaire à mes employeurs… sinon…tu sais ce qui va arriver...
Oh que oui, je sais ce qui va arriver… shit… l'sous-sol… c'pas fait pour moi; pis l'fumier, j'suis certain qu'il payerait des mercenaires pour nous ramener. Saint sacrement… faut que je trouve des ratons-laveurs… de ma taille! personne va me croire...
Johny : … Oui monsieur… moi et mes gars… on va retrouver votre mallette… j'ai compris le message...